[:fr]DISTORSIONS est une réflexion autour de notre connaissance et de ses modèles.
Partant de textes de Bruno Latour, Alain Supiot, Giuseppe Longo ou Pablo Jensen, elle interroge des
Les cultures numériques abondent de modèles qui permettent de manipuler le réel. Ils dépassent parfois leur fonction première et sont réutilisé dans d’autre domaine. Quels en sont les limites et les bénéfices ? Inspiré par des textes de Bruno Latour, Alain Supiot, Giuseppe Longo ou Pablo Jensen, cette démarche interdisciplinaire vise à mettre des idées en lumière au travers de l’art.
Au travers différents support, il tente de se poser la question de leurs bénéfices et de leurs limites.
El sueño de la razon produce mostruos, gravure du peintre espagnol Francisco de Goya, est traditionnellement interprétée comme une critique de l’ignorance et de la superstition lorsque la raison est endormie. Mais la polysémie du mot espagnol “sueño” peut être traduite en français par « le sommeil » ou « le rêve ». La phrase peut alors être comprise selon deux sens: « Le sommeil de la raison produit des monstres » ou bien « le rêve de la raison produit des monstres ». Elle dénonce à la fois l’endormissement de la raison qui ouvre la voie à l’ignorance et à la superstition et inversement, le rêve d’une raison toute puissante qui produit également des formes monstrueuses.

Goya participe à l’élaboration d’une raison émancipatrice qui est au cœur de la pensée des lumières. Au travers la polysémie de son titre, l’œuvre en formule également la fragilité et les limites. Si une raison éclairée mène à la liberté individuelle et collective, si le savoir peut nous extraire de l’ignorance et de ses dérives, il peut également basculer dans le domaine du dogme et produire les effets inverses.
Ce questionnement sur la place de la raison traverse les âges. Au début du XXe siècle, le compositeur toscan Mario Castelnuovo-Tedesco compose un thème et variations à partir d’El sueño de la razon produce mostruos (op. 195). Cette œuvre, écrite pour guitare classique, est interprétée en clôture de l’album. Ainsi, Distorsions souhaite s’inscrire au sein de cette réflexion et la réactualiser au regard des enjeux contemporains.
1. Perception
2. The Line without Thickness
3. Distorsions
4. El sueño de la razon produce mostruos
Il dresse une réflexion autour de nos modèles de connaissance et leurs relations au réel. Construit en quatre parties, il s’inspire de textes d’Alain Supiot, Giuseppe Longo ou Pablo Jensen et propose un éclairage singulier autour de l’œuvre de Francisco de Goya.[:]